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argent à mettre des inepties en mauvais français. Mais il aspire à la gloire littéraire. Il essaya de fonder une académie féminine et s’inscrivit lui-même, parmi les quarante, sous son principal pseudonyme : Marie-Louise Néron. Cette présomption me l’a prouvé : il y a aussi des fœtus qu’il faut qu’on tue.

Georges Renard est un normalien révolté et excommunié. L’homme qui accepta trop longtemps une orthodoxie ne s’affranchit jamais complètement : il peut devenir un hérétique, non un penseur libre. Il a acquis le besoin de marcher et de penser en bande, est devenu incapable de l’orgueil d’être seul, il changera de parti, ne se résignera jamais à être lui-même. Il faut qu’il appartienne à une armée, qu’il combatte à un rang, qui peut devenir le premier, qui reste toujours un rang. S’il a une âme généreuse, il choisit le groupe d’où il lui semble qu’on voit le plus de vérité ; il n’ose pas aller droit aux lueurs en une vaillante recherche solitaire. Georges Renard fut un philosophe universitaire, assez courageux pour repousser les solutions de l’école, pas assez pour remarquer la niaiserie des questions posées. Puis il quitta le groupe où il contredisait, se rapprocha d’autres pédants avec lesquels il serait d’accord. Il est devenu le critique littéraire du parti