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pauvre Laurenty résumait les doctrines des philosophes sur l’absolu. Elle mettait l’inepte dissertation dans la « bouche de colibri » d’une jeune fille idéale qui débutait ainsi : « L’absolu, du latin absolutus… » Un certain Fernand Hauser, lamentable journaleux, connu de quelques-uns pour son ignorance encyclopédique, fut ébloui et attribua à l’heureux auteur qui possédait un Larousse une « érudition de bénédictin. »

Et, en effet, le bas-bleu sait tout, latin, droit, philosophie, médecine surtout, un peu comme les filles du quartier des Écoles, pour des raisons qui peuvent être différentes, qui peuvent aussi être les mêmes.

Le bas-bleu sait tout, excepté le français. Jean Laurenty nous montre une mère qui « rapporte sur son fils toute l’exaltation de son âme » et nous annonce que la « tendresse féminine de Lison s’était rapportée sur le jeune homme ».

Il lui arrive d’employer des mots dont, visiblement, elle ignore le sens : « Raison et hygiène, voilà le critérium du mariage. » Un mari s’excuse, auprès de sa femme, d’une infidélité passagère : « Cette prétendue trahison ne compte pas… Une minute d’emportement ; j’ai vu rouge !… »

Le bavardage étourdi du bas-bleu l’entraîne à des