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Martial. Ces êtres, déplaisants quand ils gardent leur ton rogue, plus déplaisants lorsqu’ils sourient, m’arrêteront peu.

Je tiens seulement à signaler leur accord inquiétant sur le point capital de l’éducation féminine. Mme Kergomard, inspectrice des écoles, félicite le Gouvernement d’avoir beaucoup fait pour l’instruction des jeunes filles et le Conseil supérieur d’avoir « élaboré un programme unique pour les écoles des deux sexes ». Lydie Martial dit : « Le plus grand tort, il y a vingt-cinq ans, a été de donner aux enfants et à la jeunesse des deux sexes les mêmes programmes scolaires ». Je félicite également Mme Kergomard, qui loue en excellente fonctionnaire aussi plate qu’un homme, et Mme Lydie Martial qui critique en femme de bon sens.

Oserai-je pourtant reprocher à l’une et à l’autre la double naïveté de croire à l’influence heureuse d’un enseignement moral abstrait et de le demander à l’État. D’ailleurs je ne suis pas toujours certain d’attraper la pensée de ces dames ; elles font facilement de la prose difficile :

« Et pendant que s’élucubrent ces controverses oiseuses et puériles, gigantesques « moi » de faux brillants, enchâssé de faux ors, dressés pour hypnotiser les snobs, l’esprit public s’égare, le mal persiste, augmente et s’amoncelle, jusqu’à former entre les in-