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Le bas-bleu est vaniteux ; le bas-bleu est soumis. Tels les hommes qui font des platitudes pour obtenir la croix d’honneur. Car le bas-bleu réussit à ne pas trop différer des hommes lâches et incomplets, de ceux dont on dit qu’ils ne sont pas des hommes.

La prétention intellectuelle du bas-bleu et sa soumission d’esprit se concilient en pédantisme. Paul Georges donne à son livre un titre latin. Paul Junka cite, toujours en latin, de nombreux passages des Écritures. La puissance de pensée de Jean Laurenty est faite de citations, parfois avouées, de Baudelaire, de Pascal et surtout de Schopenhauer. Les marionnettes qu’elle désire sympathiques lui ressemblent : un poète, voulu intelligent et séduisant, pousse dans un fiacre une jeune femme très bien douée, elle aussi, et, pour faire sa cour, récite : 1o un sonnet de Baudelaire ; 2o vingt-sept lignes de Schopenhauer. Puis il débite une incohérente théorie sur l’anarchie, et finit par s’excuser d’avoir été un peu « pédagogue. » Mais la jeune femme se récrie, sincère, et l’accuse de coquetterie. Ailleurs, une cocotte, causant avec son amant de cœur, s’écrie : « Oh ! qu’elle est profonde, cette rêverie du grand Schopenhauer ! » et elle cite seize lignes. En une page d’un livre précédent, cette