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plus tordus que la fée Carabosse…) sa soi-disant écriture, il eût fallu, pour la déchiffrer, un nouveau Champollion. »

Mme Constant Améro, qui signe aussi Marie Améro et Daniel Arnauld, combat l’esprit d’aventures en personne qui craint de s’y laisser séduire. Ses livres sont le contre-poison à ordonner après la lecture de Robinson et des romans de Fenimore Cooper. Chez elle, les histoires de contrebande finissent mal, les tentatives de colonisation sont ruineuses et meurtrières. Elle est intarissable sur les fatigues et les dangers de la Vie au désert. Ici, le million ne se gagne pas par des coups d’éclat : il s’économise, assez vite d’ailleurs, et quelquefois on le ramasse quand on se baissait sagement dans l’espoir modeste de cueillir une épingle. Elle profite de toutes les circonstances pour nous enseigner les petites vertus domestiques, le respect des lois et, — sauf, bien entendu, quand la patrie est en danger, — la prudence. Outre de courts récits innombrables, elle a écrit deux bouquins énormes : Fille d’Alsace, qui obtint de l’Académie une mention honorable ; Fille de Lorraine, qui ne la méritait ni plus ni moins et qui n’a rien eu. Ce sont des éloges bien sentis de « cette forte race de l’Est, ayant plus de volonté que d’imagination » ;