Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de ses mémoires » et, perdus en une diffusion endormeuse, pouvait présenter quelques détails intéressants et réveilleurs. Malheureusement le bas-bleu a déguisé en petit garçon la petite fille qu’elle fut : grâce à cet absurde démarquage, les événements vrais deviennent plus faux que les autres, et les sentiments éprouvés sont les moins vraisemblables. En dehors de sa littérature enfantine, Mme Gevin-Cassal a publié des Souvenirs du Sundgau, où quelques renseignements sur les mœurs populaires de la haute Alsace font pardonner des nouvelles lentes et ennuyeuses. Cette institutrice (je parle du métier littéraire et néglige les biberons qu’on peut inspecter entre temps), emploie le plus souvent un français correct et usé. J’ai pourtant rencontré chez elle des « boiseries qui revêtissaient entièrement les parois ». Plus que ce barbarisme lamartinien :

Comme un fils de Morven me vêtissaient d’orages,


je lui reprocherai l’imprécision et la prétention de son vocabulaire. Je lui en veux aussi de certaines plaisanteries un peu bien pédantes et difficiles. J’ai donné ses livres à la petite fille d’amis peu patients que j’aime à taquiner. À chaque page, elle leur demande l’explication de phrases comme celle-ci : « Quant à sa pseudo-écriture (une espèce de gribouillis hiéroglyphique, des c en convulsion de limaces, des e hydrocéphales, des t