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qui compte les pages, devient bien long quand on essaie de lire. Les amoureux de Juliette Lamber ont le bonheur bavard et rabâcheur, vite ennuyeux pour qui les écoute. Et ils ne sont pas sincères ; ils se battent les flancs pour aimer, surtout pour dire leur amour. Dès le commencement, Tiburce avoue des préoccupations d’auteur : « Je tiens à prolonger et à nuancer cette délicieuse préface. » Il lui semble que sa maîtresse Mélissandre (oh ! mon Dieu, les jolis noms !) écrit merveilleusement, et il lui demande plus de descriptions que de baisers. Cette personne complaisante ne refuse jamais à celui qu’elle aime un exercice de style. Le livre, agaçant dès les premières pages et inquiétant de fausseté, devient peu à peu monotone et endormeur. Cette « apothéose de l’amour » déplaît d’abord par ce qu’elle a de péniblement et banalement théâtral ; bientôt elle nous laisse bâiller, indifférents, comme un dithyrambe sur l’Alliance.

Visitons quelques accouchées moins ridées, déjà loin pourtant de leur première gésine.

Jeanne Mairet (Mme Charles Bigot), — car elle signe d’un pseudonyme et d’une parenthèse, — en est à son dixième volume. Celui-ci, un peu prétentieux, croit contenir Deux mondes, ancien et nouveau continent.