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les cantinières.

il exprime parfois des sentiments sincères et intéressants. Je suis touché quand Mme William Mitchel reproche à la défaite, plus que nos biens pillés « et notre honneur terni », de nous apprendre la haine et de nous induire à prêcher la vengeance aux enfants que nous voulions autrefois généreux et doux. — Malgré la pauvreté anguleuse de la forme, la méditation est noble où, devant un tumulus qui recouvre des Allemands, elle plaint ces vainqueurs que leur victoire même entraîna pour le dernier sommeil loin de toute affection et coucha dans le froid inhospitalier d’une terre ennemie. — Pendant la guerre, on interroge des officiers prussiens :


...« C’est l’Empire et sa gloire
Que vous vengez ? — Mais eux : « C’est le Palatinat »


Une inquiétude s’empare du poète et ne tarde pas à étreindre le lecteur.


Que de grandes leçons nous passons sous silence.
Depuis ce « Væ Victis » dit à Rome à genoux
Qui, s’il jeta d’un brenn l’épée en la balance,
Par le fer de César est retombé sur nous !

O sauvage désir de vengeance farouche !
Si, punis aujourd’hui, demain voulant punir,
Le venin dans le cœur et l’écume à la bouche,
Sur eux nous nous ruons — C’est à ne plus finir !