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les cantinières.

Je dois à son bonheur un peu de mon courage.
Je ne pouvais pleurer lorsque cha citait sa voix ;
Il est si consolant de sentir que l’orage
N’éclate pas du moins en tous lieux à la fois.
Il est si bon, si salutaire
À qui marche avec peine en son chemin pierreux
De voir qu’il pousse encor des fleurs sur notre terre
Pour embellir les fronts heureux.
Oui, sa joie et sa grâce avec sa vie écloses
Sont à mes yeux amis comme un bouquet de roses
Qui sur un frais buisson riant au voyageur,
Rafraîchit sa pensée et parfume son cœur.

Il est pénible de quitter les joliesses simples et souples de Caritas pour lire l’Ame Française. Quelle marche désagréable maintenant, à chaque instant blessée par des gaucheries et des laideurs ! La facile précision s’est évanouie. On rencontre à chaque pas d’odieux prosaïsmes, des inversions hargneuses et des vers que d’inexcusables suppressions d’articles font grinçants comme des machines non huilées :

Malgré paternelle indulgence,
Gardant juste sévérité.
C’est s’exposer à la vengeance
Qu’exercer une autorité.

ou encore :

…Et leur corps j’ai su
Et j’ai sur leurs blessés mes serments assouvi.