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et sur Épicure. L’épicurisme a fleuri en larges communautés plus de sept siècles. Il a toujours été considéré avec hostilité par le peuple, par les gouvernements, par les religions successives et même par beaucoup de gens qui se croyaient philosophes. Cicéron exprime une opinion fort commune quand il déclare aimablement que l’épicurisme relève de la répression légale plus que de la discussion philosophique. L’épicurisme est la plus calomniée parmi les doctrines qui ont duré.

Aristippe, qui est, en éthique, le grand précurseur d’Épicure, est un disciple direct de Socrate, mais il avait écouté d’autres sophistes. Xénophon nous le montre discutant hardiment contre son dernier maître. Pour lui, les idées de justice, d’honneur et de honte n’ont rien que d’artificiel. Le philosophe doit devenir étranger à son temps et à son pays, éviter avec le même soin de commander et d’obéir, agir toujours comme s’il n’y avait pas de lois écrites.

Aristippe se cherche lui-même et son plaisir. Il affirme que le plaisir est un fait positif et que tous les plaisirs sont égaux. Mais prenons garde. Plusieurs sont mêlés de douleur ou suivis par la douleur. La sagesse, qui consiste uniquement à