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Mémorables de Xénophon, conteste que les lois, qui changent si souvent, soient plus respectables pendant que la cité cherche à les imposer qu’avant de paraître utiles aux citoyens ou après qu’ils les ont reconnues nuisibles. Il réserve le titre de lois naturelles à celles qui sont partout également admises ; mais peu de lois positives présentent ce caractère universel. Celles qui ont cours partout et toujours viennent des dieux et Hippias s’incline devant elles. Combien d’autres, temporaires ou locales, ne méritent que le sourire ou le haussement d’épaules, cette interdiction de l’inceste, par exemple, qui, on ne sait pourquoi, existe chez tel peuple, non chez tel autre. — Dans le Protagoras de Platon, ce même Hippias dit que la loi contraint les hommes, comme un despote, à beaucoup de gestes contraires à la nature.

Il ne serait pas difficile de multiplier les exemples et les textes.

Les sophistes généralement ne sont pas considérés comme des sages. Nous ne les connaissons que par des attaques et des réfutations ; c’est à travers des réquisitoires qu’il faut deviner leur vrai caractère. Mais n’est-ce pas le sort de tous les ennemis des lois d’être bientôt incompris ? La plupart sont calomniés et ignorés. Les très grands,