la sociologie et la politique, j’y consens bénévolement, sans examen. Le fond de la question est indifférent au problème actuel et une très simple remarque me suffit :
Une sociologie ne peut avoir la prétention de s’allier à la morale qu’à la condition d’aboutir à des conclusions pratiques. Et une sociologie pratique, que peut-elle être, qu’une politique ?
L’alliance de la morale à la sociologie ou à la politique se présente des deux mêmes façons que l’alliance de la morale et de la métaphysique. On a essayé de construire la sociologie sur la morale ; on a essayé d’appuyer la morale sur la sociologie. La première méthode est celle de Platon. La seconde serait celle de Machiavel, si Machiavel était un systématique ; c’est celle des philosophes machiavéliques et, pour nommer le plus grand, de Hobbes.
Le machiavélisme, tel que je le trouve exposé dans Le Prince et dans les Discours sur Tite-Live, est la suppression même de toute éthique. Machiavel ne se préoccupe d’aucune apologie de sa politique ; seuls les résultats l’intéressent et à ses yeux le succès justifie tous les moyens. Entre les moyens qu’il conseille, il place hardiment au premier rang la mauvaise foi et la cruauté. Il ne va pas jusqu’à