arrivé à la même conclusion : dans aucune des circonstances que je puis prévoir, je ne recourrais au suicide. Les motifs profonds de ma décision ne sont pas d’ordre éthique ni d’ordre sentimental, mais d’ordre métaphysique[1]. Je les considère comme très faibles par eux-mêmes. Leur puissance victorieuse vient uniquement de l’absence de tout motif d’un ordre plus pressant.
Depuis Héraclite et Démocrite qui, premiers, abandonnent la méthode modeste des « sages » et présentent leurs idées morales comme les conséquences d’une doctrine universelle jusqu’aux moralistes d’aujourd’hui, les morales sont innombrables qui furent construites sur de branlants fondements métaphysiques. — Je ne m’attarde pas au facile et fastidieux historique. Les sagesses qui me sourient et me paraissent utilisables, je les étudierai en elles-mêmes, dégagées des importunes alliances dont on crut les affermir et qui les compromettent.
- ↑ Les curieux trouveront ces motifs exposés dans mon petit drame Jusqu’à l’âme et dans un chapitre des Voyages de Psychodore : « Le Suicide ».