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tude sur des certitudes plus profondes, théologiques, métaphysiques, scientifiques. Et elles commencent leurs démonstrations. Mais je les écarte pour un instant.

— Taisez-vous… Tout à l’heure… Laissez-moi méditer mes primes inquiétudes.

Et laissez que je sache — puisque vous vous présentez nombreuses, impérieuses envers moi, contradictoires et injurieuses les unes aux autres — quelle attitude il me convient de garder devant vous.

Votre accent affirmatif, je l’ai connu à tant de fous et de charlatans… Plusieurs d’entre vous me heurtent par je ne sais quoi de criard ; ou vous me révoltez par des menaces tyranniques ; ou vous me dégoûtez par des promesses de courtisanes.

Une odeur de populace et de bassesse monte de votre assemblée. Je vous écouterai pourtant avec une attention profonde. Pas l’attention du disciple. N’attendez point surtout que je tremble des grands espoirs et des grandes craintes que vos clameurs politiciennes veulent inspirer.

Ah ! comme quelques-unes d’entre vous sont « réunion publique » et comme vos manières envahisseuses me mettent sur mes gardes.

Vous écouterai-je donc hostilement, dans un