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Kant, examinant les morales qu’il appelle matérielles, les réduit à deux espèces : eudémonismes et morales du bien. Les premières, avoue-t-il, connaissent le véritable but de l’homme. S’il les condamne, c’est comme impuissantes à indiquer les moyens efficaces et à donner des règles universelles. Quant aux secondes, elle fournissent sans doute ces fameuses règles universelles que Kant croit nécessaires. Mais à quel prix… Elles se trompent sur la vraie tendance de l’homme, qui est la recherche du bonheur.

La critique kantienne des « morales du bien » me semble définitive. Je ne puis aimer, tel qu’il est, en lui-même, pour lui-même, un objet extérieur. Il faut d’abord que je me le fasse intérieur. Les opérations préliminaires qui me le rendent aimable le transforment, l’humanisent, l’égoïsent,