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Surtout qu’il sache bien que ses analyses ne touchent guère qu’à la matière, ne m’apprennent rien ou peu de chose sur la forme. Elles donnent les mêmes résultats quand elles s’appliquent à la dernière des croûtes ou au plus émouvant des tableaux. Les pierres de Notre-Dame sont les mêmes, pour la science, que celles de telle chaumière. Les savants me permettront peut-être, malgré leurs précieuses analyses, de ne pas confondre le chef-d’œuvre et la banale construction. Aux mêmes vingt-quatre lettres se réduisent scientifiquement la missive de l’ignorant, le feuilleton de Xavier de Montépin, la Tentation de saint Antoine et la Guerre du Feu. Je trouve pourtant dans la Guerre du Feu et dans la Tentation quelque chose qui ne se rencontre pas aux élémentaires besognes du feuilletonniste. Si la science ignore ce quelque chose, c’est que la science devient, dès qu’il s’agit du vraiment intéressant, la grande aveugle.

Mais essayons de revenir vers l’éthique.

Remarque curieuse : tandis que l’indulgence épicurienne s’associe à une doctrine du libre-arbitre, les stoïciens, plus rigoureux et qui demandent davantage à la volonté, sont déterministes. Spinoza, qui intitule Éthique son œuvre capitale, est déterministe. Les ascétiques jansénistes donnent