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mon entière bonne foi. Et, en même temps, mes antennes reprochaient :

— Oh ! chérie… Elle fut persuadée.

— Viens, dit-elle.

Elle me conduisit à une case où de nombreuses graines blanchâtres, semblables à la graine que laissa tomber la femelle et que recueillit l’ouvrière, étaient rangées en ordre. Les œufs voisins de l’entrée étaient de même taille que celui que j’avais vu pondre ; à mesure qu’on avançait, on les trouvait plus gros, et la dimension des plus éloignés était à peu près double de celle des premiers. En outre, l’extrémité supérieure s’en était recourbée et toute leur masse était devenue transparente. Des ouvrières soignaient les œufs ; leur langue les tournait et les retournait, les mouillait continuellement. Aristote m’expliqua qu’elles les nourrissaient. Les liquides répandus sur la mince coquille étaient des sucs nutritifs qui pénétraient à l’intérieur et permettaient à l’œuf de se développer.

Pendant que nous éitions là, l’œuf le plus gros s’ouvrit et une larve apparut, falote et minuscule.

Aristote saisit cet être nouveau et le transporta Je la suivis. Nous arrivâmes à une case voisine où dormaient de nombreuses larves, toutes très petites.

Aristote me fit examiner ces êtres aveugles, sans pattes, sans palpes, sans antennes, — pauvres tas