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couper le ver en deux, il y eut des résistances orgueilleuses. Vingt fois, avant de se décider, on s’attela de nouveau au fardeau trop long, trop mou et trop souple ; vingt fois on expérimenta l’inutilité de cet effort contre la forêt hostile. La nuit était profonde quand nous nous résignâmes, un peu humiliées, à diviser le faisceau de difficultés que nous ne pouvions briser.

Les deux fractions de notre proie emmagasinées dans une case souterraine, je pris avec mes amies un repas qui s’était bien fait attendre. Bientôt le sommeil vint réparer les fatigues et apaiser les émotions de cette heureuse et pénible journée.