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XXXIII

Aristote me dit :

— J’observe avec grand soin cette montagne qui marche sur deux pieds. Et, encore que rigoureusement tous ses actes soient explicables par de simples instincts, je veux bien lui reconnaître quelques lueurs d’intelligence. Mais que de choses lui manquent pour être l’égale d’une fourmi…

Je l’interrompis :

— Je n’ai jamais prétendu que l’homme fût l’égal de la fourmi. Mais tu le méprises trop et tu nies la plus grande partie de ses richesses.

Elle me fit remarquer qu’il vous manque la plupart des sens. Je fus obligé d’avouer que l’observation était exacte. Mais bientôt son énu-mération de vos pauvretés dépassa les limites du vrai.

— Cet être est sourd, affirma-t-elle.

— Qu’en sais-tu ?

— Je l’ai soumis à des expériences absolument concluantes. J’ai joué devant lui les musiques les plus étranges. Mes pattes ont battu le sol de façon