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— Tu te moques de moi… A-t-il, comme nous, des pucerons qui lui donnent à boire et, pour les protéger, contruit-il des étables ?

— Oui. Seulement ses pucerons sont énormes et n’ont pas d’ailes.

— Les hommes ont-ils, comme nous, le génie militaire ? Savent-ils marcher en colonnes"serrées contre l’ennemi ? Ont-ils la science des mouvements tournants et la ruse des diversions ? Auraient-ils jamais songé, comme moi, à rouvrir la galerie de la chenille pour surprendre les envahisseurs ? Auraient-ils, comme toi, fait écrouler le cratère sur l’entrée pour dérouter les amazones ?

— Quelques hommes ont le génie militaire.

— Auraient-ils, comme nous, attiré l’attention des propriétaires des pucerons sur une attaque lointaine, tandis qu’une partie des nôtres s’emparaient du bétail ?

— Beaucoup d’hommes sont habiles à s’approprier le bien d’autrui.

— Mais l’homme est incapable d’une œuvre collective à laquelle plusieurs collaborent volontairement sans que personne force ni soit forcé.

— Sur ce point il nous est inférieur. Il y a chez lui, comme chez les fourmis amazones, des êtres qui travaillent et d’autres qui ne font rien. Et ceux qui ne font rien commandent à ceux qui travaillent Le fait est d’autant plus indigne que maîtres et esclaves, ici, appartiennent à la même espèce et le