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XXI

Le grand orage qui avait rendu si meurtrier notre exil d’une heure nous avait causé aussi bien des dommages matériels. Je ne parle que pour mémoire du cratère et des galeries supérieures obstruées par les dépôts de l’inondation et qu’il fallut nettoyer péniblement. Ceci n’était que du travail, et le travail nous trouvait toujours prêtes. Mais la tempête avait diminué nos richesses d’une façon sans doute irréparable : elle avait couché dans une boue épaisse les plantains et les marguerites qui environnaient le nid, et tout notre bétail avait péri misérablement.

Je n’ai pas eu l’occasion jusqu’ici de dire nos mœurs pastorales et d’indiquer les ressources considérables que nous fournit le bétail.

Certains insectes sécrètent un sirop clair et sucré que leur anus rejette en gouttelettes périodiques. Ces gouttes forment un aliment reconstituant et agréable. Il paraît que certaines fourmis appartenant au genre lasius n’ont pas d’autre nourriture. Un tel régime nous aurait paru insuffisant. Il nous