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Successivement d’autres arceaux se soudent. Le viaduc enfin approche de sa forme définitive. Quelques trous restent seuls, dispersés dans sa partie supérieure. On bouche ces ouvertures avec soin et la fabrique est terminée.

La construction des chemins couverts est œuvre rare. Presque toujours les remblais glissants, murailles qui s’écroulent sous le poids de l’agresseur et l’entraînent dans leur ruine, paraissent suffisants. Dans les passages très dangereux le tunnel est adopté de préférence. Car on peut creuser par tous les temps, tandis que l’élévation d’une voûte n’est possible que par une pluie fine et dans les quelques heures d’humidité qui suivent la pluie.

Nous n’avons, en effet, aucun moyen de donner nous-mêmes quelque cohérence à la terre employée et nous sommes obligés d’attendre le bon vouloir de la nature.

Murailles et voûtes sont formées uniquement de terre mouillée. Chaque ouvrière apporte une petite pelote qu’elle vient de ratisser du bout de ses mandibules. Elle l’applique à l’endroit choisi ; puis elle la divise, la pousse avec les dents, s’applique à remplir les plus petites inégalités de la construction. Les antennes palpent chaque brin de terre, s’assurent qu’il est bien disposé ; puis les pattes antérieures pressent légèrement pour affermir.

Ces parcelles de terre mouillée ne tiennent