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À JACQUES FREHEL


Le jour où je vis frémir, sous la transparence de vos livres, votre nature généreuse, je n’eus envers vous qu’une justice d’avare ou de pauvre. J’aime, dès la première rencontre, les talents latins et leur simple harmonie. Il me faut une plus longue application pour comprendre les génies barbares. Leur libre fécondité et leur prodigalité apparemment folle me troublent d’une admiration où l’étonnement tient d’abord, je le crains, plus de place que la sympathie. Je me perds aux coudes inattendus, aux brusqueries divergentes de leurs créations touffues, et je suis porté à dire, plus que mon émerveillement, mon inquiétude. Mais ce n’est qu’une question de temps et de fréquentation. Quand je connais enfin la forêt à demi sauvage aussi bien que le parc, je sens de combien elle est plus largement belle et plus noblement émouvante.

Aussi d’un zèle joyeux je m’efforce gravant au