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LE MIRACLE DE THÉOPHILE.

Jhésu le fil sainte Marie :
Ne li ferions point d’aïe.
De ci m’en vois :
Or soiez vers moi plus cortois ;
Ne me traveilliez mès des mois,
Va, Salatin,
Ne en ébrieu ne en latin.


Or revient Théophiles à Salatin.


Or suis-je venu trop matin ?
As-tu riens fet ?

salatins.

Je t’ai basti si bien ton plet
Quanques tes sires t’a mesfet
T’amendera,
Et plus forment t’onorera,
Et plus grant seignor te fera
C’onques ne fus.
Tu n’es or pas si du refus
Com tu seras encor du plus.
Ne t’esmaier :
Va là aval sanz délaier ;
Ne t’i covient pas Dieu proier
Ne réclamer :
Se tu veus ta besoingne amer.
Tu l’as trop trové à amer,
Qu’il t’a failli ;
Mauvèsement as or sailli.
Bien t’éust ore mal bailli
Se ne t’aidaisse
Va-t’en, que il t’atendent ; passe