Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/441

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
434
ADDITIONS.

Que jà d’iluec ne partiront
Desi au jor que il charront ;
Et s’eles chéent en lor mains,
Il les menront du plus au mains.
Por noient i font lor atentes,
Quar Astrenomie a lor tentes,
Qui desor els geta la foudre :
Toz les paveillons mist en poudre,
Et li autorel s’en fuirent,
Qui la Gramaire déguerpirent.
Versifières li cortois
S’enfui entre Orliens et Blois.
Il n’ose mès aler par France,
Qu’il n’i a nule connoissance ;
Quar arcien et discretistre
N’ont mès que fère de lor gistre.
Li Breton et li Alemant
Font encore .i. poi son commant ;
Mès se li Lombart le tenoient,
Icil le par estrangleroient.
Seignor li Siècles vait par vaines :
Emprès forment vendront avaines,
Dusqu’à .xxx. anz si se tendront,
Tant que noveles genz vendront,
Qui recorront à la Gramaire,
Ausi com l’en soloit faire
Quant fu nez Henri d’Andeli[1],
Qui nous tesmoingne de par li
C’on doit le cointe clerc destruire[2]
Qui ne set sa leçon construire ;

  1. Nous devons encore à Henri d’Andely, qui prend, comme on voit, le soin de se faire connaître ici, plusieurs autres pièces, parmi lesquelles, selon M. de Roquefort (voyez page 163 du 2e volume de son Glossaire de la Langue romane), Le Lay d’Aristote et La Bataille des vins. Toutefois Henri d’Andely ne se nomme nulle part dans ces deux pièces. Toutes les deux ont été publiées.
  2. Ms. 1830. Var. Despire.