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ADDITIONS.

Et .ij. coulombiaus forviez
Par la malisne déité
Por encerchier la vérité.
La fille dame Astrenomie[1],
Qui de lor maus lor fu amie,
Lor dist moult bien que la bataille
Ert lendemain sanz nulle faille.
Aritmétique fist en l’ombre,
Où ele vit, où ele nombre
Que .x. et .ij. et .i. font .xiij.,
Et puis .iij. après ce font .xvi. ;
Iij. et .iij. et puis .x. arrière
Refont .xvj. en la lor manière,
Xiij. et .xxvij. font .xl.,
Et .iij. fois .xx. par eus font .lx.,
V. fois .xx. font .c. et .x. fois .c. mil :
Monte plus li contes ? Nenil.
L’en puet bien conter .m. milliers
Por le conte qui est premiers
Du nombre qui monte et descent,
Qui en contant vient d’un à .c.
De là fist la dame son conte,
Que userier et prince et conte
Aiment miex hui la conterresse
Que la chançon de la grant messe.
Arimétique si monta
Sor son cheval et si conta
Trestoz les chevaliers de l’ost ;
Et ele avoit à son acost
Sa compaigne Giométrie[2],

  1. Ms. 1830. Var.
    Li viie est Astrenomie,
    Qui est fins de toute clergie :
    C’est en sens et raison aquerre
    Des coses qui naissent en terre
    Et des coses c’au monde avienent
    Qui par nature lor cor tienent.
    (Ms. 7534, L’Image du monde.)
  2. Ms. 1830. Var.
    Li quinte ars est Géométrie :