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SAINTE MARIE L’ÉGIPTIANNE.

Garis sera ne m’en esmoi.
Lors te pri de venir à moi.
Adonc t’en is parmi la porte ;
Le cors nostre Seignor m’aporte
En .i. vessel qui mult soit net ;
Le saint sanc en .i. autre met.
Por ce que tu l’aporteras
Plus près de toi me troveras.
Delez le flun habiterai
Por toi que g’i atenderai.
Iluec serai communiée ;
Pou après serai deviée.
Ne vi piecà homme que toi.
Aler m’en vueil. Prie por moi. »
A cest mot s’est de lui partie,
Et cil s’en va autre partie.

Quant li sainz hom aler l’en voit
Il n’a pooir qu’il l’a convoit.
A terre s’est agenoillez
Où ele avoit tenu ses piez :
Por séue amor la terre baise.
Mult li fet grant preu et grant aise.
« He ! Diex, dist-il, gloriex Père
Qui de ta fille féis mère.
Aorez, sire, soies tu !
Monstré m’as si bèle vertu
De ce que tu m’as enseignié
Quant descouvrir le m’as daingnié. »

Puis li membra du Dieu mestier.
Si s’en repère à son moustier