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qui permettent de tirer de telles conclusions. Nous devons savoir que l’existence d’une certaine sorte de chose, A, est un signe de l’existence d’une autre sorte de chose, B, soit en même temps que A, soit à un moment antérieur ou postérieur, comme, par exemple, le tonnerre est un signe de l’existence antérieure de la foudre. Si nous ne le savions pas, nous ne pourrions jamais étendre nos connaissances au-delà de la sphère de notre expérience privée ; et cette sphère, comme nous l’avons vu, est extrêmement limitée. La question que nous devons maintenant examiner est de savoir si une telle extension est possible et, dans l’affirmative, comment elle s’effectue.

Prenons l’exemple d’une question au sujet de laquelle aucun d’entre nous n’éprouve le moindre doute. Nous sommes tous convaincus que le Soleil se lèvera demain. Pourquoi ? Cette croyance est-elle un simple résultat aveugle de l’expérience passée, ou peut-elle être justifiée en tant que croyance raisonnable ? Il n’est pas facile de trouver un test permettant de juger si une croyance de ce type est raisonnable ou non, mais nous pouvons au moins déterminer quelles sortes de croyances générales suffiraient, si elles étaient vraies, à justifier le jugement que le Soleil se lèvera