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soit par les sens externes, soit par le sens interne. En outre, il est probable, mais non certain, que nous avons une accointance avec le Soi, en tant que ce qui est conscient des choses ou qui a des désirs à l’égard des choses.

En plus de notre accointance avec les choses particulières existantes, nous avons aussi une accointance avec ce que nous appellerons les universaux, c’est-à-dire les idées générales, comme la blancheur, la diversité, la fraternité, etc. Toute phrase complète doit contenir au moins un mot qui représente un universel, puisque tous les verbes ont un sens universel. Nous reviendrons sur les universaux plus tard, au chapitre IX ; pour l’instant, il est seulement nécessaire de se prémunir contre la supposition que tout ce que nous pouvons connaître doit être quelque chose de particulier et d’existant. La conscience des universaux s’appelle concevoir, et un universel dont nous avons conscience s’appelle un concept.

On verra que parmi les objets dont nous avons l’accointance ne figurent ni les objets physiques (par opposition aux données sensorielles), ni l’esprit d’autrui. Ces choses nous sont connues par ce que j’appelle la « connaissance par description », que nous devons maintenant examiner.