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possible. Ainsi, les données sensorielles qui constituent l’apparence de ma table sont des choses avec lesquelles j’ai une accointance, des choses que je connais immédiatement telles qu’elles sont.

Ma connaissance de la table en tant qu’objet physique, au contraire, n’est pas une connaissance directe. Telle qu’elle est, elle est obtenue par accointance avec les données sensorielles qui constituent l’apparence de la table. Nous avons vu qu’il est possible, sans absurdité, de douter de l’existence d’une table, alors qu’il n’est pas possible de douter des données sensorielles. Ma connaissance de la table est du type que nous appellerons « connaissance par description ». La table est « l’objet physique qui cause telle ou telle donnée sensorielle ». Cela décrit la table au moyen des données sensorielles. Pour savoir quoi que ce soit sur la table, nous devons connaître des vérités qui la relient à des choses dont nous avons l’accointance : nous devons savoir que « telle ou telle donnée sensorielle est causée par un objet physique ». Il n’y a pas d’état d’esprit dans lequel nous soyons directement conscients de la table ; toute notre connaissance de la table est en réalité une connaissance de