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cela a été possible, il faut approfondir la question de la nature des idées.

Avant d’aborder la question générale de la nature des idées, il faut démêler deux questions tout à fait distinctes qui se posent à propos des données sensorielles et des objets physiques. Nous avons vu que, pour diverses raisons de détail, Berkeley avait raison de considérer les données sensorielles qui constituent notre perception de l’arbre comme plus ou moins subjectives, en ce sens qu’elles dépendent de nous autant que de l’arbre, et qu’elles n’existeraient pas si l’arbre n’était pas perçu. Mais il s’agit là d’un point entièrement différent de celui par lequel Berkeley cherche à prouver que tout ce qui peut être immédiatement connu doit être dans un esprit. Dans ce but, les arguments de détail concernant la dépendance des données sensorielles à notre égard sont inutiles. Il est nécessaire de prouver, en général, qu’en étant connues, les choses sont montrées comme étant mentales. C’est ce que Berkeley pense avoir fait. C’est cette question, et non notre question précédente sur la différence entre les données sensorielles et l’objet physique, qui doit maintenant nous préoccuper.