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les mouvements ondulatoires réels n’ont ainsi pas cette familiarité que nous aurions pu supposer. Et ce qui vaut pour les couleurs est très proche de ce qui vaut pour les autres données sensorielles. Ainsi, nous constatons que, bien que les relations des objets physiques aient toutes sortes de propriétés connaissables, dérivées de leur correspondance avec les relations des données sensorielles, les objets physiques eux-mêmes restent inconnus dans leur nature intrinsèque, du moins dans la mesure où ils peuvent être découverts au moyen des sens. Il reste à savoir s’il existe une autre méthode pour découvrir la nature intrinsèque des objets physiques.

L’hypothèse la plus naturelle, mais finalement pas la plus défendable, à adopter en premier lieu, en tout cas en ce qui concerne les données sensorielles visuelles, serait que, bien que les objets physiques ne puissent pas, pour les raisons que nous avons examinées, être exactement comme les données sensorielles, ils peuvent cependant être plus ou moins semblables. Selon ce point de vue, les objets physiques auront, par exemple, réellement des couleurs, et nous pourrions, par chance, voir un objet comme étant de la couleur qu’il est réellement. La couleur qu’un objet semble