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ne soit pas d’ordre mental, que ce ne soit ni un esprit ni des idées conçues par quelque esprit. Il admet qu’il doit y avoir quelque chose qui continue à exister quand nous sortons de la pièce ou fermons nos yeux, et que ce que nous appelons voir la table nous donne vraiment raison de croire en quelque chose qui persiste même lorsque nous ne la voyons pas. Mais il pense que ce quelque chose ne peut pas être, par nature, radicalement différent de ce que nous voyons, et que cela ne peut pas être tout à fait indépendant de la vision, bien que cela doive être indépendant de notre vision. Il est ainsi amené à considérer la « vraie » table comme une idée dans l’esprit de Dieu. Une telle idée possède la permanence et l’indépendance exigées par nous-mêmes, sans être quelque chose de tout à fait inconnaissable — puisque autrement la matière existerait —, en ce sens que nous pouvons seulement l’inférer, et ne pouvons jamais en être directement et immédiatement conscients.

D’autres philosophes depuis Berkeley ont également soutenu que, bien que la table ne dépende pas, pour son existence, du fait d’être vu par moi, elle dépend du fait d’être vu (ou d’une autre manière d’être appréhendé dans la sensation) par quelque