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la cohérence, que nous avons rejetée comme définition de la vérité, mais que nous pouvons souvent utiliser comme critère, peut nous être d’une grande aide. Un ensemble d’opinions individuellement probables, si elles sont mutuellement cohérentes, deviennent plus probables que chacune d’entre elles ne le serait individuellement. C’est ainsi que de nombreuses hypothèses scientifiques acquièrent leur probabilité. Elles s’intègrent dans un système cohérent d’opinions probables et deviennent ainsi plus probables qu’elles ne le seraient isolément. Il en va de même pour les hypothèses philosophiques générales. Souvent, dans un seul cas, ces hypothèses peuvent sembler très douteuses, alors que, lorsque nous considérons l’ordre et la cohérence qu’elles introduisent dans une masse d’opinions probables, elles deviennent presque certaines. Cela s’applique en particulier à des questions telles que la distinction entre les rêves et la vie éveillée. Si nos rêves, nuit après nuit, étaient aussi cohérents les uns avec les autres que nos journées, nous ne saurions guère s’il faut croire les rêves ou la vie éveillée. Dans l’état actuel des choses, le test de cohérence condamne les rêves et confirme la vie éveillée. Mais ce test, bien qu’il augmente la probabilité