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complexe. On dit que la croyance constitue la connaissance de ce fait, à condition qu’elle remplisse les autres conditions quelque peu vagues que nous avons examinées dans le présent chapitre. Mais à l’égard de tout fait, outre la connaissance constituée par la croyance, nous pouvons également avoir le type de connaissance constitué par la perception (en prenant ce mot dans son sens le plus large possible). Par exemple, si vous connaissez l’heure du coucher du soleil, vous pouvez à cette heure connaître le fait que le soleil se couche : c’est la connaissance du fait par la voie de la connaissance des vérités ; mais vous pouvez aussi, s’il fait beau, regarder à l’ouest et voir effectivement le soleil se coucher : vous connaissez alors le même fait par la voie de la connaissance des choses.

Ainsi, pour tout fait complexe, il y a théoriquement deux manières de le connaître : (1) par un jugement, dans lequel ses différentes parties sont jugées liées comme elles le sont en réalité ; (2) par une accointance avec le fait complexe lui-même, qui peut (dans un sens large) être appelée perception, bien qu’elle ne soit pas limitée aux objets des sens. On observera