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car toute confusion entre elles est sûre de produire une réponse qui ne s’applique pas vraiment à l’une ou à l’autre.

Il y a trois points à observer dans la tentative de découvrir la nature de la vérité, trois conditions que toute théorie doit remplir.

(1) Notre théorie de la vérité doit être telle qu’elle admette son contraire, la fausseté. Nombreux sont les philosophes qui n’ont pas réussi à remplir cette condition : ils ont construit des théories selon lesquelles toute notre pensée aurait dû être vraie, et ont ensuite eu le plus grand mal à trouver une place pour le faux. A cet égard, notre théorie de la croyance doit différer de notre théorie de l’accointance, puisque dans le cas de l’accointance, il n’était pas nécessaire de tenir compte d’un quelconque contraire.

(2) Il semble assez évident que s’il n’y avait pas de croyances, il ne pourrait pas y avoir de fausseté, ni de vérité non plus, au sens où la vérité est corrélative de la fausseté. Si nous imaginons un monde de simple matière, il n’y aurait pas de place pour la fausseté dans un tel monde, et bien qu’il contienne ce que l’on peut