Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/191

Cette page n’a pas encore été corrigée

certaines croyances doivent donc être erronées. Étant donné que les croyances erronées sont souvent aussi fortes que les croyances vraies, Il devient difficile de savoir comment les distinguer des croyances vraies. Comment pouvons-nous savoir, dans un cas donné, que notre croyance n’est pas erronée ? Il s’agit là d’une question de la plus grande difficulté, à laquelle il n’est pas possible d’apporter une réponse totalement satisfaisante. Il y a cependant une question préliminaire qui est un peu moins difficile, à savoir : Qu’entendons-nous par vérité et fausseté ? C’est cette question préliminaire qu’il convient d’examiner dans ce chapitre.

Dans ce chapitre, nous ne nous demandons pas comment nous pouvons savoir si une croyance est vraie ou fausse : nous nous demandons ce que signifie la question de savoir si une croyance est vraie ou fausse. Il est à espérer qu’une réponse claire à cette question nous aidera à obtenir une réponse à la question de savoir quelles croyances sont vraies, mais pour l’instant, nous nous demandons seulement : « Qu’est-ce que la vérité ? » et « Qu’est-ce que l’erreur ? » et non « Quelles croyances sont vraies ? » et « Quelles croyances sont fausses ? ». Il est très important de bien séparer ces différentes questions,