Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée

Notre connaissance immédiate des choses, que nous avons appelée accointance, est de deux sortes, selon que les choses connues sont particulières ou universelles. Parmi les particuliers, nous avons une accointance avec les données sensorielles et (probablement) avec nous-mêmes. Parmi les universels, il ne semble pas y avoir de principe permettant de décider lesquels peuvent être connus par accointance, mais il est clair que parmi ceux qui peuvent être ainsi connus se trouvent les qualités sensibles, les relations d’espace et de temps, la similitude et certains universaux logiques abstraits. Notre connaissance dérivée des choses, que nous appelons connaissance par description, implique toujours à la fois une accointance avec quelque chose et la connaissance de vérités. Notre connaissance immédiate des vérités peut être appelée connaissance intuitive, et les vérités ainsi connues peuvent être appelées vérités évidentes. Parmi ces vérités, on trouve celles qui ne font qu’énoncer ce qui est donné par le sens, ainsi que certains principes logiques et arithmétiques abstraits et (bien qu’avec moins de certitude) certaines propositions éthiques. Notre connaissance dérivée des vérités consiste en tout ce que nous pouvons déduire des vérités évidentes