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voir ce qu’elle affirme, dès lors que nous savons ce que signifient « collection », « deux » et « quatre ». Il est tout à fait inutile de connaître tous les couples du monde : si cela était nécessaire, il est évident que nous ne pourrions jamais comprendre la proposition, puisque les couples sont infiniment nombreux et ne peuvent donc pas tous nous être connus. Ainsi, bien que notre énoncé général implique des énoncés sur les couples particuliers, dès lors que nous savons qu’il existe de tels couples particuliers, il n’affirme ni n’implique lui-même qu’il existe de tels couples particuliers, et échoue donc à faire quelque énoncé que ce soit sur un couple particulier réel. L’affirmation faite concerne le « couple », l’universel, et non tel ou tel couple.

Ainsi, l’affirmation « deux et deux font quatre » porte exclusivement sur des universaux et peut donc être connue de quiconque a l’accointance des universaux concernés et peut percevoir la relation entre eux que l’énoncé affirme. Il faut considérer comme un fait, découvert en réfléchissant à nos connaissances, que nous avons le pouvoir de percevoir parfois