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couramment énoncée sous la forme « Rien ne peut à la fois être et ne pas être », ce qui vise à exprimer le fait que rien ne peut à la fois avoir et ne pas avoir une qualité donnée. Ainsi, par exemple, si un arbre est un hêtre, il ne peut pas non plus ne pas être un hêtre ; si ma table est rectangulaire, elle ne peut pas non plus ne pas être rectangulaire, et ainsi de suite.

Or, ce qui rend naturel d’appeler ce principe une loi de la pensée, c’est que c’est par la pensée plutôt que par l’observation extérieure que nous nous persuadons de sa nécessaire vérité. Quand nous avons vu qu’un arbre est un hêtre, nous n’avons pas besoin de regarder à nouveau pour vérifier s’il n’est pas non plus pas un hêtre ; la pensée seule nous fait savoir que c’est impossible. Mais la conclusion selon laquelle la loi de contradiction est une loi de la pensée est néanmoins erronée. Ce que nous croyons, lorsque nous croyons la loi de la contradiction, ce n’est pas que l’esprit est ainsi fait qu’il doit croire la loi de la contradiction. Cette croyance est un résultat ultérieur de la réflexion psychologique, qui présuppose la croyance en la loi de contradiction. La croyance en la loi de