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nous raisonnons à son sujet ; mais nous pouvons éviter d’utiliser une propriété qu’il ne partage pas avec tous les autres triangles, et ainsi, à partir de notre cas particulier, nous obtenons un résultat général. Nous ne sentons pas, en effet, notre certitude que deux et deux sont quatre augmentée par de nouveaux cas, parce que, dès que nous avons vu la vérité de cette proposition, notre certitude devient si grande qu’elle est incapable de s’accroître. De plus, nous ressentons une certaine qualité de nécessité à propos de la proposition « deux et deux font quatre », qui est absente même des généralisations empiriques les mieux attestées. De telles généralisations restent toujours de simples faits : nous sentons qu’il pourrait y avoir un monde dans lequel elles seraient fausses, bien que dans le monde actuel elles soient vraies. Dans tout monde possible, au contraire, nous sentons que deux et deux font quatre : il ne s’agit pas d’un simple fait, mais d’une nécessité à laquelle tout ce qui est réel et possible doit se conformer.

Le cas peut être rendu plus clair en considérant une généralisation véritablement empirique, telle que « Tous les hommes sont mortels ». Il est évident que nous croyons à cette proposition, d’abord