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de voir deux choses et deux autres choses, et de constater qu’au total elles font quatre choses, nous amenait par induction à la conclusion que deux choses et deux autres choses feraient toujours quatre choses au total. Mais si c’était là la source de notre connaissance du fait que deux et deux font quatre, nous devrions procéder différemment, pour nous persuader de sa vérité, de la manière dont nous procédons effectivement. En effet, il faut un certain nombre d’exemples pour nous faire penser à deux abstraitement, plutôt qu’à deux pièces de monnaie ou deux livres ou deux personnes, ou deux de toute autre sorte spécifiée. Mais dès que nous sommes capables de dépouiller nos pensées de toute particularité non pertinente, nous devenons capables de voir le principe général selon lequel deux et deux font quatre ; n’importe quel exemple est considéré comme typique, et l’examen d’autres exemples devient inutile.

La même chose est illustrée en géométrie. Si nous voulons prouver une propriété de tous les triangles, nous dessinons un triangle et