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ils peuvent être suscités par l’expérience, et ils doivent l’être ; en effet, il ne semble pas possible de juger de la valeur intrinsèque d’une chose si l’on n’a pas fait l’expérience d’une chose du même genre. Mais il est assez évident qu’elles ne peuvent être prouvées par l’expérience ; car le fait qu’une chose existe ou n’existe pas ne peut prouver ni qu’il est bon qu’elle existe, ni qu’elle est mauvaise. La poursuite de ce sujet relève de l’éthique, où il s’agit d’établir l’impossibilité de déduire ce qui doit être de ce qui est. Dans le présent contexte, il est seulement important de réaliser que la connaissance de ce qui a une valeur intrinsèque est a priori dans le même sens que la logique est a priori, c’est-à-dire dans le sens où la vérité d’une telle connaissance ne peut être ni prouvée ni réfutée par l’expérience.

Toutes les mathématiques pures sont a priori, comme la logique. Les philosophes empiristes ont vigoureusement nié ce fait en soutenant que l’expérience était autant la source de notre connaissance de l’arithmétique que de notre connaissance de la géographie. Ils soutenaient que l’expérience répétée