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le moyen de tirer des déductions à partir de ce qui est donné dans la sensation ; et si ce que nous déduisons doit être vrai, il est tout aussi nécessaire que nos principes de déduction soient vrais que nos données. Les principes de déduction ont tendance à être négligés en raison de leur évidence même — l’hypothèse impliquée est acceptée sans que l’on se rende compte qu’il s’agit d’une hypothèse. Mais il est très important de comprendre l’utilisation des principes d’inférence si l’on veut obtenir une théorie correcte de la connaissance ; car notre connaissance de ces principes soulève des questions intéressantes et difficiles.

Dans toute notre connaissance des principes généraux, ce qui se passe en fait, c’est que nous réalisons d’abord une application particulière du principe, puis nous nous rendons compte que la particularité n’est pas pertinente et qu’il existe une généralité qui peut tout aussi bien être affirmée. Ce phénomène est bien sûr familier dans des domaines tels que l’enseignement de l’arithmétique : « deux et deux font quatre » est d’abord appris dans le cas d’une paire particulière de couples, puis dans un autre cas particulier, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il devienne enfin possible de voir que c’est vrai pour n’importe quelle paire de couples.