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robe archaïque, dessinée par Kate Greenaway, et parée d’une croix d’or, dessinée par Burne-Jones. Derrière elle, marche la reine de l’an passé, couronnée seulement de myosotis. Puis elle monte sur son trône, et c’est au tour de ses compagnes de défiler devant elle pour la saluer et recevoir de ses mains des cadeaux — qui sont les œuvres de Ruskin, magnifiquement reliées. Il semble qu’on entende toutes ces corolles assemblées murmurer les mots qui sont là, sous les feuilles de Sésame et les Lys : « Que vous le sachiez ou non, vous devez toutes avoir des trônes dans bien des cœurs et une couronne qu’on ne dépose pas. Reines vous devez toujours être, reines pour vos fiancés, reines pour vos maris et vos fils ; reines d’un plus haut mystère pour le monde au-dessous de vous qui s’incline et s’inclinera toujours devant la couronne de myrte et le sceptre sans tache de la femme… C’est peu de dire d’une femme qu’elle ne détruit pas les fleurs là où elle pose le pied, il faut qu’elle les ranime ! Les campanules doivent, non s’affaisser quand elle passe, mais fleurir… » Les prix ne sont pas distribués à la suite d’un concours, car le maître a horreur des compétitions. La Reine en dispose souverainement. Celle-ci aura un prix « parce qu’elle est fidèle à ses amies » ; celle-là « parce qu’elle goûte la musique » ; cette autre