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chose qu’on remarque aussi bien vite, c’est la prodigieuse richesse de la Gallery en tableaux des Primitifs. Cinq salles consacrées aux écoles de Sienne et de Florence, contiennent des Botticelli, des Lippi, des Benozzo Gozzoli, des Perugin, des Ghirlandajo, des Pinturicchio, d’une exquise pureté. Notre Louvre ne nous offre point les mêmes ressources. Or, en 1843, la National Gallery ne possédait presque rien de ces maîtres et le cri de reproche que jeta Ruskin à son retour d’Italie, nous voyons comme il fut entendu. Si nous pénétrons dans la salle des Turner, nous apercevons encore mieux le plein succès de sa campagne en faveur du grand paysagiste, et si nous descendons dans les sous-sols, en y trouvant exposés les dessins ou aquarelles, et jusqu’aux plus minces croquis de l’auteur de Didon à Carthage, nous verrons que les Modern Painters ne furent pas publiés en vain. Non plus, d’ailleurs, les Pierres de Venise, ni les Sept Lampes de l’Architecture, car l’architecture anglaise tout entière a été transformée depuis que ces livres ont paru et en partie selon leurs conseils. De pseudo-grecque qu’elle était, elle est devenue d’un gothique sobre, d’une teinte hollandaise riante, d’une variété pittoresque. En particulier, les architectes du Museum d’Oxford, sir Thomas Dean et M. Woodward, se sont conformés aux