Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/328

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nombre de ces officines de ruine et de poison ? Qu’on le propose, et l’on verra ces mêmes socialistes, qui rendent la société responsable du mal fait par le cabaret, maintenir la cause du mal au nom de la liberté ! Il faut donc que la société ait le devoir de secourir l’ivrogne sortant de l’assommoir, mais qu’elle n’ait pas le droit de l’arrêter au moment où il y veut rentrer.... Comment peut-elle donc être responsable si elle n’est point libre et comment faut-il qu’elle assume tant de devoirs vis-à-vis des misérables pour les guérir, si elle n’a, pour les préserver, aucun droit ?

Elle en a, assure Ruskin. Elle a surtout de ces droits-là, car il n’est guère de bons remèdes que les préventifs. « Le droit de l’intervention publique dans, la conduite des criminels commence quand ils commencent à se corrompre et non pas seulement quand ils ont déjà donné des preuves d’une corruption sans espoir.... Ç’a été la mode de la philanthropie moderne de demeurer inerte jusqu’à cette période-là et de laisser périr les malades et s’égarer les fous, tandis qu’elle se dépensait en efforts inimaginables pour ressusciter des morts et réformer de la poussière.... L’orientation récente d’une grande partie de l’opinion publique contre la peine de mort est, j’espère, le signe qu’on commence à comprendre que le châtiment est le der-