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scolaire, que le xixe siècle ne serait fameux dans l’avenir que parce que Ruskin y avait écrit !

Quel est donc cet homme et quelle est cette œuvre ? Outre l’intérêt de curiosité qu’on peut y apporter, on ne saurait toucher désormais à aucune question d’art, sans y toucher. J’ai donc voulu les connaître, plus complètement encore que par l’excellente étude publiée il y a trente-cinq ans, par M. Milsand, à une époque où Ruskin n’avait écrit que le tiers de son œuvre, vécu seulement une moitié de sa vie, et dévoilé qu’une face de sa pensée. Pour cela, il m’a semblé qu’il ne fallait pas seulement le lire et lire ceux qui le connaissent le mieux et, avant tous, son disciple préféré, M. W. G. Collingwood, mais encore resuivre dans l’Europe et dans l’Esthétique le chemin que le Maître lui-même avait parcouru. En Suisse, à Florence, à Venise, à Amiens, sur les bords du Rhin ou de l’Arno, partout où il a travaillé, j’ai travaillé après lui, refaisant parfois les croquis d’où sortirent ses théories et ses exemples, attendant les rayons de soleil qu’il a prescrits, guettant en quelque sorte