Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE IV

La modernité.


Toutes ces paroles sont bien de notre temps. Elles en ont la curiosité analytique, les images cosmopolites, la tendresse humaine. Une autre époque ne les eût ni inspirées ni comprises. Si l’on examine en effet, d’une part, quelles sont les trois grandes caractéristiques de la vie que nous vivons, on trouvera qu’elle est plus savante que celle de nos pères, c’est-à-dire qu’elle recherche davantage les raisons de ses impressions, qu’elle est plus cosmopolite, c’est-à-dire qu’elle se colore de souvenirs glanés en plus de pays divers, et qu’elle est plus sociale, c’est-à-dire plus hantée par les rapports des classes entre elles et plus sensible à leurs peines de vivre comme à leurs désaccords. Si, d’autre part, nous résumons les impressions que nous laisse la critique ruskinienne, comparée à la critique d’art ordinaire, nous nous apercevrons qu’elle va plus loin dans l’examen minutieux des œuvres,