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Aratra Pentelici, Ariadne Florentina, ou encore Sur le vieux chemin et Nos pères nous ont dit… ! Mais quoi de moins clair ? Est-il même possible de conjecturer ce qu’on trouvera sous ces pavillons multicolores, claquant au vent ? Et si l’on passe aux sous-titres, quel éclaircissement attendre de ceux-ci pour Sésame et les Lys : « 1° Des trésors des rois ; 2° Des jardins des reines ; 3° Le Mystère et les Arts de la vie » ? ou de celui-ci pour Hortus Inclusus : « Messages de la Forêt vers le Jardin » ? Mais parce qu’il répugne à l’esprit humain qu’un fait ou qu’un mot étrange soit sans explication, on cherche et le plus souvent on trouve. Parfois le sens du titre nous est donné dès la préface, comme dans Jusqu’à ce dernier, et parfois il faut attendre la dernière page, comme dans Munera Pulveris. Ici, il est emprunté à une ode d’Horace, et là à une parabole de l’Évangile. Le Repos de Saint-Marc est une allusion aux reliques de l’église de Venise et la Mesnie de l’Amour, essai d’ornithologie, à un vers du Roman de la Rose, où il est dit de l’Amour qu’ « il étoit tout couvert d’oisiaulx ». Tantôt il est pris dans une vieille gravure florentine du labyrinthe (Ariadne florentina) et tantôt dans un poème de Keats (A Joy for ever), Ruskin, sentant lui-même combien quelques-uns de ses titres étaient déroutants, a tenté de mettre ses lecteurs sur la voie, et,